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Epures ASBL, observatoire indépendant de l'Environnement en Brabant wallon, s'est lancé dans l'aventure concrète et complexe d'un projet d'agroforesterie.

C'est réellement intéressant, tant par l'essence même du projet que par les perspectives qu'il pourrait apporter.

 

     
 

L’agriculture biologique, un modèle pour le monde

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La crise du secteur agricole - à cause de son industrialisation - atteint un paroxysme. L'alimentation bon marché est un mythe et les coûts externes supportés par la société sont très importants.
Notre époque traverse bien des crises : nous sortons d’une profonde crise financière, nous assistons à des crises politiques un peu partout dans le monde, et nous affrontons de graves crises environnementales (tsunamis, tornades, pollutions nucléaires, ). Il en est cependant une dont on parle moins, mais dont les conséquences seront majeures pour les années à venir, c’est la crise du secteur agricole.
Cette crise ne date pas d’hier, mais elle atteint aujourd’hui son paroxysme. Depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale, les Etats occidentaux ont encouragé leurs paysans à une modernisation sans précédent dans l’Histoire : encouragement à la mécanisation, à l’utilisation d’engrais chimiques en grandes quantités, à l’emploi de pesticides de toutes sortes, à une production toujours plus intensive et standardisée. En un siècle, l’ est passée d’un modèle d’autonomie des fermes où les engrais et la force motrice étaient produits en interne, à un modèle de type industriel où l’agriculteur est un maillon d’une filière de production. La généralisation de ce modèle a engendré un exode rural massif, une surproduction de denrées alimentaires à bas coût, et la généralisation d’un régime de subventions à l’.

Nous constatons aujourd’hui que le système agricole actuel n’est plus tenable à long terme, tant pour la planète, que pour le consommateur et l’agriculteur. Rien qu’en ce qui concerne l’utilisation des engrais azotés, l’excès des émissions du secteur agricole coûte à l’environnement et à la santé publique entre 70 et 320 milliards d’euros ( cité par Bernard Padoan in "Le Soir" du 12/4/2011 ). Cette utilisation massive d’engrais couplée à l’emploi de pesticides, à l’usage d’un charroi et d’un matériel agricole de plus en plus lourd, a des effets pervers à très long terme sur les sols et leur fertilité, sur l’eau et la potabilité des nappes phréatiques et sur la fragilité des écosystèmes en général.

Ce constat permet à Isabelle Saporta ( Le livre noir de l’, Fayard 2011 ) de dénoncer le mythe de l’alimentation "bon marché" pour laquelle les méthodes de production intensives utilisées ne prennent pas en compte toute une série d’externalités négatives. C’est ainsi que si l’on tient compte des coûts externalisés tel que l’érosion et le compactage des sols, la pollution des nappes phréatiques, les émissions de CO 2 , la baisse de la qualité et de la diversité des écosystèmes, l’alimentation "bon marché" est un mythe et le coût supporté par la société est bien plus important.

Depuis quelques années des pistes sont explorées pour sortir de cette impasse. L’ biologique est une de ces pistes. Ce modèle d’, né dans la première moitié du XXe siècle, prône une production alimentaire qui repose sur quatre grandes valeurs fondamentales : le respect de la santé, le respect des cycles et des rythmes, l’importance de la qualité de la vie, et la préservation des ressources.

L’ biologique veille, en effet, à soutenir et à améliorer la santé des sols, des plantes, des animaux, des hommes et de la planète, comme étant une et indivisible.

Elle se base aussi sur les cycles et les systèmes écologiques vivants, cherchant à s’accorder avec eux, à les imiter et à les aider à se maintenir. Elle encourage les relations humaines de telle manière à ce que l’équité pour tous les acteurs soit assurée.

L’ biologique doit enfin être conduite de manière prudente et responsable afin de protéger la santé et le bien-être des générations actuelles et futures ainsi que l’environnement.

En Wallonie, de plus en plus d’agriculteurs se reconvertissent à ce mode de production agricole (plus de 80 % en cinq ans, ce qui totalise près de 45 000 hectares, soit 6 % de la surface agricole utile.) Le secteur du bio n’est plus aussi marginalisé et fait actuellement preuve d’un professionnalisme et d’une maîtrise globalisée de l’action de l’agriculteur sur le milieu naturel et social qui l’entoure.

Cependant force est de constater qu’actuellement la demande est encore bien supérieure à l’offre, puisqu’actuellement 80 % de la production achetée est encore importée, ce qui est un contre sens environnemental en terme d’émission de CO2.

C’est la raison pour laquelle il faut soutenir une réelle volonté politique de la Commission européenne, via la révision de la PAC en 2013, de booster le secteur en lui accordant des subventions spécifiques et un soutien à la recherche scientifique comparable à celui que perçoit actuellement l’ conventionnelle.

L’objectif est, à l’horizon 2020, de doubler l’offre alimentaire mondiale en recourant à l’agroécologie (1). Un rapport de la FAO de 2007 concluait à la capacité de l’ bio de nourrir l’humanité, de par sa capacité à s’installer sur des sols délaissés par l’ conventionnelle, de par son souci à veiller à maintenir les sols vivants, de par ses filières respectueuses des différents acteurs et de par sa capacité à produire des aliments sains, locaux et de saison.

Les agriculteurs, propriétaires ou gestionnaires de terres agricoles ont là un modèle d’ durable qui leur permettra de relever bien des défis à venir, mais surtout de s’engager dans un modèle agricole qui permet aux hommes de la terre de mieux valoriser leur travail, de donner accès aux consommateurs à une alimentation saine et de restaurer la qualité biologique des écosystèmes. A contacter via le site www..be.

(1) Technique agricole qui prône le respect des écosystèmes et intègre les dimensions économiques, sociales et politiques de la vie humaine. Il s’agit d’une démarche qui vise à associer le développement agricole à la protection de l’environnement. Ses objectifs principaux sont de faire évoluer l’ à orientation quantitative vers une qualitative.

Bruno GREINDL, Juan de HEMPTINNE et Hermann PIRMEZ
 

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